Regardez-les aller. Lisez leurs journaux ; écoutez leurs stations de radio ; regardez leurs chaînes de télévision. Les chiens ont soif. Les médias sont déjà, dans une large mesure, contrôlés par les cartels auxquels ils appartiennent et jouent un rôle fondamental dans la préparation et l’adaptation des esprits aux « nouvelles réalités ». Tout cela échappe en partie à la connaissance du public comme à tout contrôle démocratique. L’école et l’université sont désormais transformées dans leur mission et dans leurs valeurs constitutives par ces mêmes forces, pour les mêmes raisons et avec les mêmes objectifs. À défaut d’une vaste mobilisation populaire, c’est foutu. Il va falloir se battre. L’ennemi est énorme, mais, comme toujours, pas invincible, à condition de s’y mettre tous ensemble. Au nombre des solutions, il faut considérer l’Écopar pour concevoir et rendre possible la mise en place d’institutions économiques dans le respect de valeurs qui sont celles de la gauche, plus précisément de la gauche libertaire.
Militant, anarchiste, Normand Baillargeon est professeur à l’Université du Québec à Montréal où il enseigne l’histoire de l’éducation et la philosophie.