JE PEINS LA LUMIÈRE QUI VIENT DE TOUS LES CORPS, Egon SCHIELE

Présentation de l’éditeur

Agone

 

« Enfant éternel que je suis. J’ai toujours suivi la voie des gens ardents sans vouloir être en eux, je disais – je parlais et ne parlais pas, j’écoutais et voulais les entendre fort plus fort encore et regarder en eux. Je me sacrifiais pour d’autres, ceux qui me faisaient pitié, ceux qui étaient loin ou bien ne me voyaient pas moi qui voyais. Bientôt quelques-uns ont reconnu le visage de celui qui voit au-dedans et alors ils n’ont plus posé de questions. »

« 23 novembre 1914. Vienne 13°, Hietzinger Hauptstrasse 101. Ma chère Gerti !

Nous vivons l’époque la plus formidable que le monde ait jamais connue. — Nous nous sommes habitués à toutes les privations, des centaines de milliers de gens meurent dans la misère — chacun doit supporter son sort en vivant ou en mourant – nous sommes devenus durs et intrépides. Ce qui existait avant 1914 appartient à un autre monde, — nous aurons donc toujours les yeux rivés sur l’avenir, — qui n’a pas d’espoir appartient aux mourants, — nous devons être prêts à supporter tout ce que la vie apportera.

Et comme le soleil brille après l’orage, nous verrons nous aussi le soleil. C’est tout le bonheur que te souhaite ton frère… »

Ce choix de textes pour l’essentiel inédits en français révèle la trajectoire d’un peintre aussi radical qu’impétueux, qui n’eut de cesse de s’élever contre l’académisme et l’esprit petit-bourgeois. Au travers de vingt sept poèmes et vingt-et-une lettres adressées à ses proches, Schiele défend une vision de l’art offensive et révoltée..

Revue de presse du 26 juillet 2024

  • La droite s’enfonce dans l’ignominie et vient cracher au visage de plus de 5 millions de personnes privées totalement ou partiellement d’emploi. Le Printemps du CARE
  • Challenges censure sa Une sur les Français les plus riches pour faire plaisir à son actionnaire Bernard Arnault. streetpress.com

  • L’Everest est devenue la plus haute poubelle du monde. mrmondialisation.org

  • « Personne n’oserait dormir dans ces conditions ! » : la police découvre le CROUS pour les JO. Révolution permanente

La décroissance, par Nicholas Georgescu-Roegen

La pensée économique occidentale a complètement ignoré la métamorphose de la science depuis la double révolution intellectuelle de Carnot et Darwin : la découverte de l’entropie et de l’évolution. Dans cet ouvrage de référence, Nicholas Georgescu-Roegen met l’accent sur les axes négligés de la pensée économique et dévoile une vérité écologique importante : le développement ne saurait se poursuivre sans une restructuration et une réorientation radicale de l’économie. Économiste et mathématicien de renom, Nicholas Georgescu-Roegen a été à l’origine du mouvement de la décroissance, dont cet ouvrage phare est sans conteste le manifeste. À l’heure où l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante, il est nécessaire de relire ce livre aux accents prophétiques.

Sans lien avec l’actualité bien sur…

Bon appétit ! messieurs ! —
Tous se retournent. Silence de surprise et d’inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.
…………………………….Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez pas ici d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !
— Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.
L’Espagne et sa vertu, l’Espagne et sa grandeur,
Tout s’en va. — Nous avons, depuis Philippe Quatre,
Perdu le Portugal, le Brésil, sans combattre ;
En Alsace Brisach, Steinfort en Luxembourg ;
et toute la Comté jusqu’au dernier faubourg ;
Le Roussillon, Ormuz, Goa, cinq mille lieues
De côte, et Fernambouc, et les Montagnes Bleues !
Mais voyez. — Du ponant jusques à l’orient,
L’Europe, qui vous hait, vous regarde en riant.
Comme si votre roi n’était plus qu’un fantôme,
La Hollande et l’Anglais partagent ce royaume ;
Rome vous trompe ; il faut ne risquer qu’à demi
Une armée en Piémont, quoique pays ami ;
La Savoie et son duc sont pleins de précipices ;
La France pour vous prendre, attend des jours propices ;
L’Autriche aussi vous guette. — Et l’infant bavarois
Se meurt, vous le savez. — Quant à vos vice-rois,
Médina, fou d’amour, emplit Naples d’esclandres,
Vaudémont vend Milan, Leganez perd les Flandres.
Quel remède à cela ? — L’état est indigent ;
L’état est épuisé de troupes et d’argent ;
Nous avons sur la mer, où Dieu met ses colères,
Perdu trois cents vaisseaux, sans compter les galères !
Et vous osez ! … — Messieurs, en vingt ans, songez-y,
Le peuple, — j’en ai fait le compte, et c’est ainsi ! —
Portant sa charge énorme et sous laquelle il ploie,
Pour vous, pour vos plaisirs, pour vos filles de joie,
Le peuple misérable, et qu’on pressure encor,
A sué quatre cent trente millions d’or !
Et ce n’est pas assez ! Et vous voulez, mes maîtres ! … —
Ah ! j’ai honte pour vous ! — Au dedans, routiers, reîtres,
Vont battant le pays et brûlant la moisson.
L’escopette est braquée au coin de tout buisson.
Comme si c’était peu de la guerre des princes,
Guerre entre les couvents, guerre entre les provinces,
Tous voulant dévorer leur voisin éperdu,
Morsures d’affamés sur un vaisseau perdu !
Notre église en ruine est pleine de couleuvres ;
L’herbe y croît. Quant aux grands, des aïeux, mais pas d’œuvres.
Tout se fait par intrigue et rien par loyauté.
L’Espagne est un égout où vient l’impureté
De toute nation. — Tout seigneur à ses gages
A cent coupe-jarrets qui parlent cent langages.
Génois, Sardes, Flamands, Babel est dans Madrid.
L’alguazil, dur au pauvre, au riche s’attendrit.
La nuit on assassine et chacun crie : à l’aide !
— Hier on m’a volé, moi, près du pont de Tolède ! —
La moitié de Madrid pille l’autre moitié.
Tous les juges vendus ; pas un soldat payé.
Anciens vainqueurs du monde, Espagnols que nous sommes
Quelle armée avons-nous ? À peine six mille hommes.
Qui vont pieds nus. Des gueux, des juifs, des montagnards,
S’habillant d’une loque et s’armant de poignards.
Aussi d’un régiment toute bande se double.
Sitôt que la nuit tombe, il est une heure trouble
Où le soldat douteux se transforme en larron.
Matalobos a plus de troupes qu’un baron.
Un voleur fait chez lui la guerre au roi d’Espagne.
Hélas ! Les paysans qui sont dans la campagne
Insultent en passant la voiture du roi ;
Et lui, votre seigneur, plein de deuil et d’effroi,
Seul, dans l’Escurial, avec les morts qu’il foule,
Courbe son front pensif sur qui l’empire croule !
— Voilà ! — L’Europe, hélas ! écrase du talon
Ce pays qui fut pourpre et n’est plus que haillon !
L’État s’est ruiné dans ce siècle funeste,
Et vous vous disputez à qui prendra le reste !
Ce grand peuple espagnol aux membres énervés,
Qui s’est couché dans l’ombre et sur qui vous vivez,
Expire dans cet antre où son sort se termine,
Triste comme un lion mangé par la vermine !
— Charles-Quint, dans ces temps d’opprobre et de terreur,
Que fais-tu dans ta tombe, ô puissant empereur ?
Oh ! Lève-toi ! Viens voir ! — Les bons font place aux pires.
Ce royaume effrayant, fait d’un amas d’empires,
Penche… Il nous faut ton bras ! Au secours, Charles-Quint !
Car l’Espagne se meurt, car l’Espagne s’éteint !
Ton globe, qui brillait dans ta droite profonde,
Soleil éblouissant qui faisait croire au monde
Que le jour désormais se levait à Madrid,
Maintenant, astre mort, dans l’ombre s’amoindrit,
Lune aux trois quarts rongée et qui décroît encore,
Et que d’un autre peuple effacera l’aurore !
Hélas ! Ton héritage est en proie aux vendeurs.
Tes rayons, ils en font des piastres ! Tes splendeurs,
On les souille ! — ô géant ! Se peut-il que tu dormes ? —
On vend ton sceptre au poids ! Un tas de nains difformes
Se taillent des pourpoints dans ton manteau de roi ;
Et l’aigle impérial, qui, jadis, sous ta loi,
Couvrait le monde entier de tonnerre et de flamme,
Cuit, pauvre oiseau plumé, dans leur marmite infâme !
Les conseillers se taisent consternés. Seuls, le marquis de Priego et le comte de Camporeal redressent la tête et regardent Ruy Blas avec colère. Puis Camporeal, après avoir parlé à Priego, va à la table, écrit quelques mots sur un papier, les signe et les fait signer au marquis.

 

Victor Hugo, Ruy Blas 

Au Peuple

Il te ressemble ; il est terrible et pacifique.

Il est sous l’infini le niveau magnifique ;
Il a le mouvement, il a l’immensité.
Apaisé d’un rayon et d’un souffle agité,
Tantôt c’est l’harmonie et tantôt le cri rauque.
Les monstres sont à l’aise en sa profondeur glauque ;
La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus
D’où ceux qui l’ont bravé ne sont pas revenus ;
Sur son énormité le colosse chavire ;
Comme toi le despote il brise le navire ;
Le fanal est sur lui comme l’esprit sur toi ;
Il foudroie, il caresse, et Dieu seul sait pourquoi ;
Sa vague, où l’on entend comme des chocs d’armures,
Emplit la sombre nuit de monstrueux murmures,
Et l’on sent que ce flot, comme toi, gouffre humain,
Ayant rugi ce soir, dévorera demain.
Son onde est une lame aussi bien que le glaive ;
Il chante un hymne immense à Vénus qui se lève ;
Sa rondeur formidable, azur universel,
Accepte en son miroir tous les astres du ciel ;
Il a la force rude et la grâce superbe ;
Il déracine un roc, il épargne un brin d’herbe ;
Il jette comme toi l’écume aux fiers sommets,
Ô peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais
Quand, l’oeil fixe, et debout sur sa grève sacrée,
Et pensif, on attend l’heure de sa marée.

Victor Hugo

Au bord de l’océan, juillet 1853

Paul Nizan

Biographie de Paul Nizan

Paul Nizan, né le 7 février 1905 à Tours et décédé le 23 mai 1940 à Dunkerque, est un écrivain et philosophe français. Issu d’une famille bourgeoise, il entre à l’École normale supérieure en 1924, où il se lie d’amitié avec Jean-Paul Sartre et Raymond Aron. Influencé par la pensée marxiste, Nizan adhère au Parti communiste français (PCF) en 1927.

Après ses études, il devient journaliste et critique littéraire. Il collabore avec diverses revues et journaux, notamment « L’Humanité ». Sa carrière littéraire est marquée par plusieurs œuvres importantes, telles que « Aden Arabie » (1931), un récit autobiographique dénonçant le colonialisme et la bourgeoisie, « Les Chiens de garde » (1932), une critique acerbe des philosophes académiques, et « La Conspiration » (1938), un roman sur les désillusions de la jeunesse bourgeoise.

En 1939, désillusionné par le pacte germano-soviétique, Nizan quitte le PCF. En 1940, il s’engage dans l’armée française et meurt durant la bataille de Dunkerque.

Sa pensée

La pensée de Paul Nizan est profondément marquée par le marxisme, mais également par une critique acerbe de la bourgeoisie et des intellectuels qu’il considère comme les défenseurs du statu quo.

  1. Critique de la bourgeoisie et du colonialisme : Dans « Aden Arabie », Nizan dénonce les injustices du colonialisme et critique violemment la bourgeoisie, qu’il voit comme une classe hypocrite et oppressante. Il exprime un profond dégoût pour les valeurs bourgeoises, qu’il considère comme responsables de l’oppression et de l’injustice dans le monde.
  2. La dénonciation des philosophes académiques : Dans « Les Chiens de garde », Nizan critique les philosophes académiques qu’il accuse de trahir leur mission en se plaçant au service des classes dominantes. Il les qualifie de « chiens de garde » de la bourgeoisie, les accusant de détourner la philosophie de sa véritable vocation, qui est de questionner et de transformer la société.
  3. Engagement politique : Initialement engagé au PCF, Nizan croit en la révolution prolétarienne comme moyen de transformer la société. Cependant, son désenchantement face au pacte germano-soviétique montre une certaine complexité et évolution de sa pensée politique. Il est critique envers le stalinisme et s’interroge sur la voie à suivre pour le communisme.
  4. Individualité et engagement : Nizan met également en avant l’importance de l’engagement individuel. Pour lui, l’intellectuel doit prendre parti et s’engager activement dans les luttes politiques et sociales, refusant de se contenter d’une position de spectateur.

La pensée de Paul Nizan, bien que fortement influencée par le marxisme, se distingue par une critique radicale de la bourgeoisie et des intellectuels, ainsi que par un appel à l’engagement et à l’action politique. Ses écrits, empreints de colère et de révolte, restent un témoignage puissant de son époque et de ses luttes.

LES PIRATES DES LUMIÈRES OU LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LIBERTALIA

Flibustiers, femmes marchandes et simulacres de royaumes à Madagascar au XVIIIe siècle.

« Je vais raconter une histoire de magie et de mensonges, de batailles navales et de princesses enlevées, de révoltes d’esclaves et de chasses à l’homme, de royaumes de pacotille et d’ambassadeurs imposteurs, d’espions et de voleurs de joyaux, d’empoisonneurs et de sectateurs du diable et d’obsession sexuelle, toutes choses qui participent des origines de la liberté moderne. »

De 1989 à 1991, David Graeber accomplit une étude de terrain ethnographique à Madagascar. Il en tira sa thèse de doctorat sur la magie, l’esclavage et la politique dans la Grande Île. Lors de ce séjour, il découvrit l’existence d’un groupe ethnique formé des descendants métissés des nombreux pirates qui s’y étaient installés au début du XVIIIe siècle : les Zana-Malata.
Il entreprit des recherches historiques sur cette population, ébaucha sur le sujet un essai. Ce n’est que dernièrement qu’il s’est décidé à finaliser cet écrit et à le faire éditer. Il y fait la lumière sur l’utopie pirate baptisée « Libertalia » par Daniel Defoe.
Décryptant la mythologie propre aux légendes pirates et comparant d’un œil critique les rares documents probants, l’auteur avance de très plausibles hypothèses sur l’impact qu’eurent les flibustiers et leurs descendants sur la culture et la politique malgache au siècle des Lumières – mais aussi sur l’influence qu’eurent les récits de pirates et les pratiques proto-démocratiques, voire libertaires, sur les penseurs desdites Lumières.
Il en résulte un récit lumineux et passionnant, doublé d’une réflexion stimulante sur la nature et les origines de l’idéologie marchande, du colonialisme et de l’européocentrisme.

L’auteur

David Graeber, anthropologue américain né en 1961, est notamment l’auteur de Bullshit Jobs (LLL) ; Dette, 5000 ans d’histoire (LLL), Bureaucratie (LLL), Comme si nous étions déjà libres (Lux).

Présentation de l’éditeur

L’ouvrage est librement téléchargeable sur le site de l’éditeur au format epub ou pdf

La révolte des élites, par Christopher Lasch

« Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l’ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c’était la “révolte des masses”. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie

Dans ce livre testament, Christopher Lasch montre comment le détachement social, économique et géographique d’élites hédonistes et mondialisées est à l’origine du malaise de nos démocraties modernes. Cet essai brillant viendra nourrir la réflexion de ceux qui s’inquiètent de l’évolution d’un espace public et médiatique gouverné par des classes privilégiées, coupées du reste de la population.

Travailler sans patron, Simon Cottin-Marx et Baptiste Mylondo

Travailler sans patron

Alors que de nombreux salariés aspirent à une transformation de l’organisation du travail, que signifie concrètement la promesse de travailler dans des collectifs sans patron ? Se passer de chefs est-il envisageable, ou n’est-ce qu’une utopie datée condamnée à échouer ? Cet essai dynamique va à l’encontre des discours pessimistes ou méprisants qui ne voient dans l’autogestion qu’un doux rêve aussi poussiéreux qu’irréaliste. Prenant au sérieux les valeurs de démocratie et d’équité prônées par les acteurs de l’économie sociale et solidaire, ses deux auteurs, sociologue et économiste, en questionnent d’abord l’application actuelle, et montrent ensuite qu’il est possible de créer des associations employeuses ou des coopératives adoptant une organisation démocratique, horizontale et même autogestionnaire. À travers les nombreux exemples qu’ils mobilisent dans ce livre – scieries, boulangeries, crèches, organisations non gouvernementales… –, les auteurs recensent les questions à se poser, les problèmes fréquemment rencontrés, mais aussi les solutions expérimentées. De quoi donner des clés utiles pour apprendre à s’organiser sans chefs.

Le loup dans la bergerie, Jean-Claude MICHEA

Au rythme où progresse le brave new world libéral – synthèse programmée de Brazil, de Mad Max et de l’esprit calculateur des Thénardier –, si aucun mouvement populaire autonome, capable d’agir collectivement à l’échelle mondiale, ne se dessine rapidement à l’horizon (j’entends ici par « autonome » un mouvement qui ne serait plus soumis à l’hégémonie idéologique et électorale de ces mouvements « progressistes » qui ne défendent plus que les seuls intérêts culturels des nouvelles classes moyennes des grandes métropoles du globe, autrement dit, ceux d’un peu moins de 15 % de l’humanité), alors le jour n’est malheureusement plus très éloigné où il ne restera presque rien à protéger des griffes du loup dans la vieille bergerie humaine. Mais n’est-ce pas, au fond, ce que Marx lui-même soulignait déjà dans le célèbre chapitre du Capital consacré à la « journée de travail » ? « Dans sa pulsion aveugle et démesurée, écrivait-il ainsi, dans sa fringale de surtravail digne d’un loup-garou, le Capital ne doit pas seulement transgresser toutes les limites morales, mais également les limites naturelles les plus extrêmes. »
Les intellectuels de gauche n’ont désormais plus aucune excuse.

Jean-Claude Michéa est l’auteur de nombreux ouvrages, tous publiés chez Climats, parmi lesquels : L’Enseignement de l’ignorance, Impasse Adam Smith, L’Empire du moindre mal, Orwell éducateur, Le Complexe d’Orphée, et Notre ennemi, le capital.